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honte nationale.
Le mouvement anti-apartheid des États-Unis sera peut-être un peu plus difficile à organiser que
celui qui visait l'apartheid sud-africain, mais si Nelson Mandela répond à mon appel, je suis
intimement convaincu qu'il peut nous aider à trouver une solution à ce terrible problème.
24 : Vive le libre-échange! Délocalisons Washington à Tijuana!
En 1994, l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) est entré en vigueur. Sa signature
par les Etats-Unis est sans doute la décision politique qui a le plus contribué à la vague de
licenciements dans notre pays. Chaque jour, un nombre croissant d'emplois est exporté vers le
Mexique, et plus de 130 000 travailleurs américains sont d'ores et déjà au chômage pour cette
raison. Depuis la signature de l'ALENA, le nombre des salariés mexicains travaillant pour des
entreprises américaines a augmenté de 20 %. Ce n'est sans doute pas une coïncidence si le
premier employeur au Mexique est aussi le premier « licencieur » aux États- Unis, General
Motors.
Le soutien à l'ALENA est le fait d'une alliance hétérogène d'entrepreneurs, de lobbyistes et de
politiciens financés par lesdits entrepreneurs, de Bill Clinton à Bob Dole. Tous ont prétendu que
l'accord trilatéral entre les États- Unis, le Canada et le Mexique allait stimuler les exportations
américaines et améliorer notre niveau de vie. Ils avaient raison: le salaire et le niveau de vie de
nos chefs d'entreprise ont atteint un record historique.
Des politiciens opportunistes comme Pat Buchanan et Ross Perot ont essayé de se servir du
thème de l'ALENA pour engranger des voix hostiles au libre-échange. Mais Pat et Ross n'ont
rien compris: l'ALENA est une idée de génie.
D'ailleurs, puisque nos dirigeants au sein du Congrès et de la Maison-Blanche sont tellement
convaincus des bienfaits de l'ALENA en matière de création d'emploi et de réduction des
dépenses, j'ai une petite suggestion à leur faire.
Donnez vous-mêmes l'exemple, délocalisez les organes du gouvernement à Tijuana!
Pourquoi pas ? Si ça marche pour General Motors, ça devrait marcher pour le Congrès. Les
contribuables veulent moins d'État. Quelle meilleure cure d'amaigrissement pour la bureaucratie
qu'un déménagement au Mexique?
Et c'est le gouvernement fédéral lui-même qui montre la voie avec la section spécialisée du
ministère du Commerce, qui aide les entreprises à naviguer à travers (et à contourner) notre
législation en matière de travail, d'immigration et de commerce pour pouvoir faire des affaires au
Mexique.
Imaginez un peu... au lieu de devoir payer au prix fort des coursiers officiels, les congressistes
pourraient utiliser la main-d'Suvre à bon marché des gosses mexicains qui vendent des
chewing-gums à la frontière! Au lieu de se saigner aux quatre veines pour maintenir en bon état
le plus grand immeuble de bureaux du monde, le Pentagone pourrait s'offrir une réplique de son
siège pour une somme ridicule à Acapulco! Et je ne vous parle pas du bureau et de la résidence
du vice-président. Sincèrement, qui les regrettera? Installez-les au Yucatan !
A mon avis, la personne la plus qualifiée pour effectuer cette opération est Lawrence Bossidy, P-
DG d'Allied Signal. Il a déjà montré l'exemple en exportant au Mexique des emplois qui
contribuaient à l'économie de six villes des États- Unis: El Paso, Texas, Orangeburg, Caroline du
Sud, Greenville, Alabama, Eatontown, New Jersey, et Greenville, Ohio. Bossidy gagne déjà 12,4
millions de dollars par an, soit plus que la totalité des salaires annuels de ses 3 800 salariés de
Monterrey, au Mexique. Je vous laisse le soin d'imaginer la coquette somme qu'il pourrait ajouter
à ce pactole s'il organisait le déménagement de tous les organes du gouvernement américain
chez notre voisin du sud!
À mon avis, la première institution concernée devrait être justement le quartier général de
l'ALENA, à savoir le ministère du Commerce. Ce qui tombe bien, parce que personne n'aime
vraiment cet organisme. Les capitaines d'industrie n'apprécient guère que des bureaucrates
viennent leur dire comment mener leur barque en matière de commerce. Quand aux républicains,
même s'ils ont adopté un profil bas pendant quelques semaines après la mort du ministre du
Commerce Ron Brown, ils ont vite surmonté leur douleur et carrément exigé le démantèlement
de son ministère.
Mais je suis surpris qu'ils aient négligé de prendre en compte ce qui m'apparaît comme la
solution la plus évidente à l'inflation bureaucratique: délocaliser le ministère du Commerce au
Mexique permettrait tout à la fois d'économiser des millions de dollars sur le budget fédéral et
d'en faire une vitrine du succès de l'ALENA. Il y a au moins trois excellentes raisons d'effectuer
ce déménagement :
1. Des économies substantielles. Le ministère du Commerce est un gouffre où s'engloutit l'argent
des contribuables. À eux seuls, les salaires de ses employés représentent une somme de 1,6
milliard de dollars. Des travailleurs mexicains qualifiés pourraient parfaitement accomplir les
mêmes tâches pour un coût infiniment moindre. Quant à l'immeuble du ministère, il est situé au
cSur de la capitale. C'est carrément de l'immobilier de luxe. Imaginez un peu le montant des [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]
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